•  

    2004 : Frédérique MARTIN - L'Écharde du silencePROMÉTHÉE (suite)

    13 nouvelles. Poignantes, parfois terrifiantes: la mère meurtrière, le mythomane poseur de "bombe"... La narration est toujours efficace, presque trop parfois, entraînant au-delà de ce qui, à la réflexion, paraît vraisemblable. Les nouvelles que je préfère sont celles qui mettent en scène des douleurs plus proches de l'ordinaire, des personnages auxquels on croit pour savoir qu'il en existe de semblables : "Le cri du guerrier", "Toc Toc", "Le commerce des corps".

      

    2005 : Marie-José BERTAUX - Talons de verre  PROMÉTHÉE (suite)

    10 nouvelles... ou 15 si l'on veut compter séparément les 5 textes qui composent la suite intitulée "Vert Paradis". Nouvelles atypiques, selon certains, parce que le plus souvent dépourvues de chute (à l'exception de "La trompe d'Eustache"). Fuite du temps dans les jardins, instants de bonheur sans suite, lettres qu'on relit, photos, portrait ressuscitant de souvenirs parfois ambigus... Les phrases, ici, ne craignent pas de s'allonger, pour tenter d'épouser la complexité des perceptions et des pensées. 

      

    2006 : Paola PIGANI -  ConcertinaPROMÉTHÉE (suite)

    22 nouvelles. De courts croquis où la détresse se devine plus qu'elle ne se dit. Textes brefs, souvent morcelés, allusifs - à la limite de l'obscurité pour certains. Couples éclatés, enfants qui pâtissent, séquelles de guerre, amours perdues... De faibles lueurs d'espoir, dans " Autour d'elle" par exemple. Le ton a quelque chose d'incantatoire, comme pour chercher à susciter la pitié ou l'attendrissement - c'est ce qui me gêne un peu.

      

    2007 : Pierre LE COZ - L'autre versant du jour PROMÉTHÉE (suite)

    6 nouvelles. Longueur inégale, de 6 à plus de 30 pages. Sans doute le recueil que j'ai lu avec le plus de plaisir. Peu narratif, très descriptif, les personnages étant surtout prétexte à parcourir villes et paysages - encore que ceux du "Tombeau de Couperin" ou de la "Vue de Tolède" portent en eux des histoires difficiles. Contemplations rêveuses, découvertes émerveillées ou nostalgiques, que nous font épouser une phrase souple, un lexique précis et poétique à la fois.

      

      


    votre commentaire
  •   

    Je n'ai pas lu tous les prix Prométhée de la nouvelle (même si je n'en suis pas loin), mais il suffit de reprendre les dix ou quinze derniers pour vérifier combien le goût des lecteurs jurés est ouvert.

    1997: Alain KEWES - Le Geste manqué de l'amantDIVERSITÉ, DISAIS-JE...

    14 nouvelles, dont la plupart, parties de la banalité quotidienne, dérapent vers ce qu'on ose à peine appeler fantastique, plutôt un invraisemblable, un absurde, un nonsense qui pourtant se situe dans le droit fil des prémisses. Deux ou trois, néanmoins, ne quittent pas la réalité, et je crois que ce sont celles que je préfère, la dernière en particulier: "La porte du fond et le bout du monde" - qui est surtout un au bout de la douleur.

      

    1999: Monique CASTAIGNÈDE - Chroniques barbaresDIVERSITÉ, DISAIS-JE...

    17 nouvelles. Les dix premières revisitent à leur façon des épisodes historiques : les conquêtes de Gengis Khan, la prise de Constantinople par les Croisés, la bête du Gévaudan, pour prendre quelques exemples dont le lien avec la barbarie du titre sautera aux yeux. Les dernières évoquent des cruautés plus proches de nous, depuis la malveillance de la semeuse de zizanie jusqu'aux mauvais traitements et aux meurtres - non sans quelque comique parfois ("Post-it").

      

    2002: Claire BLANCHARD-THOMASSET - Femmes d'attenteDIVERSITÉ, DISAIS-JE...

    17 nouvelles, réparties en 3 groupes. Rien de fantastique ni d'historique ici. Le titre est on ne peut plus explicite: dans toutes les nouvelles, une femme attend son heure. Mais pour les unes, l'avenir est encore ouvert, pour d'autres il s'est définitivement fermé; quelques-unes se décident enfin à ne plus rien attendre que d'elles-mêmes. Le tout est peint avec finesse, en phrases brèves (trop systématiquement parfois à mon goût), de façon - malgré la couleur sombre des six nouvelles centrales - à ne pas faire désespérer le lecteur de l'humanité.

    (À suivre...)

      


    votre commentaire
  •  

     

    C'est le livre qu'on écrit pour conserver un peu de ce que le temps emporte. C'est le livre qu'on lit parce qu'on s'y retrouve: même sorte de décor, la campagne, même enfance paysanne baignée de "patois", de lecture, de radio, de travaux partagés - fenaison, vendanges, chasse... Moins d'idéalisation, peut-être, que dans les "Bonheurs d'enfance" de C. Signol - en tout cas pas la mièvre auréole qui empêche de croire aux verts paradis de certains.

    De courts chapitres thématiques et chronologiques à la fois. Ceux qui touchent le plus sont ceux de la  fin, à cause des morts sans doute et de la vente et du dépouillement de la maison - et du massacre du jardin: "Une piscine dans le jardin, la mer dans le jardin! Une offense aux générations qui, pendant des siècles, ont sorti l'eau du puits, seau après seau, pour la boire, pour faire la soupe, pour se laver les mains au retour des champs. Qui l'ont transportée à petits pas, le dos cambré et la tête bien droite, sous la canicule. Ces gens-là connaissaient le prix de l'eau. Ils l'économisaient et se méfiaient terriblement du soleil. Pendant les mois d'été, le soleil leur menait la vie dure, le bronzage pour eux n'était pas un luxe mais un accident de travail." Le plus original est à la fin: une vie rêvée dans la maison conservée, qui doit bien plus à la poésie qu'à un projet de toute façon sans avenir.

      


    votre commentaire
  • Il a longtemps brillé dans les Pyrénées, à Lourdes et aux alentours. Il vient de se mettre en veilleuse: l'Atelier Imaginaire (http://www.atelier-imaginaire.com/) qui a décerné pendant 30 ans (ou peut s'en faut) le prix de poésie Max-Pol Fouchet et le prix Prométhée de la nouvelle a suspendu l'envoi des manuscrits pouvant y prétendre.

    La valeur singulière de ces deux prix tenait à ceci: les manuscrits étaient lus et sélectionnés anonymement, le nom des auteurs dévoilé après désignation des lauréats. Ni notoriété préexistante ni aucune sorte d'influence ne pouvait peser sur le choix du jury - ou plutôt des jurys, puisqu'il y avait trois échelons successifs. Ainsi ces deux prix pouvaient-ils couronner aussi bien un parfait inconnu qu'un auteur déjà publié, sur le seul critère de la qualité du texte.

    Qualité dont témoigne aussi, indirectement, ce fait: les années où les manuscrits envoyés ne paraissaient pas suffisamment aboutis pour se voir attribuer le prix, l'Atelier Imaginaire publiait, au lieu d'un lauréat, un recueil de textes signés par les membres du jury international; il en fut ainsi pour le prix Prométhée en 1998 et en 2001.

    La lecture des différents recueils de nouvelles distingués par ce même prix Prométhée atteste également de leur diversité: le fantastique, la poésie, l'émotion, la suggestion, la théâtralité, le lent dévoilement, l'apparition inopinée, le fraternel, l'étrange, l'intime, tout s'y retrouve, sans que le lecteur puisse établir d'autre hiérarchie que celle de ses propres goûts.

    On pourra en juger par quelques analyses... à venir!


    votre commentaire
  •   

    En guise de viatique, quelques recueils de nouvelles, dont je reparlerai peut-être un jour.

      

    VACANCES... VACANCE...  VACANCES... VACANCE...    VACANCES... VACANCE...

      

    Trois recueils de Châteaureynaud: Le héros blessé au bras, Le kiosque et le tilleul, Le jardin dans l'île.

      

          VACANCES... VACANCE...        VACANCES... VACANCE...          VACANCES... VACANCE...

          Trois d'Emmanuelle Urien...

            Et trois Prix Prométhée de la nouvelle:

      

           VACANCES... VACANCE...               VACANCES... VACANCE...           VACANCES... VACANCE...

      

         


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique