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     L'Atelier du Gué, éditeur de la revue Brèves, vient d'inaugurer sa nouvelle formule avec le numéro 102. Intitulé "Le rêve sans fin", ce numéro rassemble une vingtaine de nouvelles inédites d'auteurs connus (Châteauraynaud, Blas de Roblès, Éric Faye, Serge Pey...) ou en voie de l'être, toutes inspirées (assure la 4ème de couverture)  par "l'Ange du Bizarre". De fait, on y trouve des "brocantes mystiques", des trompe l'œil, des "cercles d'eau", des parchemins étranges, des yeux de verre, des "badasses", et bien d 'autres singularités...

    On peut se procurer ce numéro sur le site de l'Atelier du Gué (lien ci-contre), ou sur Lekti-écriture (id), ou dans les quelques librairies qui accordent un peu de place aux revues. On peut aussi s'abonner! (Deux numéros par an, de 176 pages chacun, entièrement consacrés à des nouvelles inédites.)

     

    L'Atelier du Gué publie également divers ouvrages (recueils de nouvelles, essais, mémoires...) et prépare un recueil destiné à mettre en valeur les nouvellistes du Sud-Ouest (parution prévue en novembre.)

     

     


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  • EXERCICE D'ADMIRATION 

    7 femmes, de Lydie Salvayre

     Oui, exercice d'admiration, avec sans doute aussi l'espoir de faire lire ou relire ces sept écrivains. Pour ma part, je n'en ai fréquenté que trois: Emily Brontë, Colette, et Virginia Woolf; la première très tôt en ce qui concerne Les Hauts de Hurlevent, beaucoup plus tard, par curiosité, et sans ressentir d'enthousiasme, pour ce qui est des poèmes; la seconde d'abord scolairement, et avec des impressions mêlées: justesse des mots pour décrire (Sido, parfois Les Vrilles de la vigne...), univers peu de mon goût (La Chatte); la troisième, relativement tard, avec grand plaisir pour Entre les actes ou La Promenade au phare, et moins pour Orlando, que Lydie Salvayre porte aux nues. Je n'ai lu ni Djuna Barnes ni Plath ni Bachmann ni Tsvetaeva, et à lire Salvayre je n'arrive pas à décider si elles ont du talent ou si c'est la singularité tragique de leur vie qui est leur principal mérite. Mais le tout se lit avec grand agrément, le style de Lydie Salvayre ayant, lui, incontestablement, de la vigueur et de la générosité.

      

     


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    L'Antarctique, de Claire Keegan

    Nouvelles cruelles pour la plupart. Narration à la fois feutrée et implacable, qui fonctionne tantôt comme l'éclaircissement progressif d'une énigme, tantôt comme une marche vers un avenir dont ne sait trop (à une ou deux exceptions près) s'il faut s'en réjouir ou le redouter.

    Contrairement à ce que dit la 4ème de couverture de mon édition, toutes les nouvelles ne se déroulent pas en Irlande, plusieurs se situent aux États-Unis.

     

    À travers les champs bleus, de Claire Keegan

    Ici aussi, (excepté la première, qui tient un peu de la farce malgré son titre) les nouvelles serrent le cœur. La vie semble ne pouvoir être qu'inconfortable et décevante, en dehors de quelques parenthèses de bonheur précaire.

    Sur le plan technique, le ton neutre donne du relief et en même temps relativise.

    Et certaines nouvelles dépeignent bien plus qu'un moment crucial, presque une vie entière parfois; quant aux fameuses chutes, si elles existent, elles sont curieusement estompées. Preuves, s'il en faut, que le genre ne se laisse pas enfermer dans des règles étroites.

     

     


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    Nos gloires secrètes, de Tonino Benacquista

     Lecture globalement plaisante. Que les fins des nouvelles soient assez prévisibles permet de goûter les détours qui y conduisent, d'autant qu'ils sont souvent l'occasion de réflexions on ne peut plus pertinentes. Je sais que pour certains une nouvelle est avant tout une histoire surprenante menée tambour battant, mais il s'agit là d'une vue partielle, qui ne tient pas compte de la diversité des nouvelles publiées; il suffit de lire les travaux de René Godenne pour le vérifier. Les intrigues sont plutôt à mon goût (un peu moins la première), les deux dernières surtout: si L'aboyeur tire un peu trop en longueur dans sa volonté démonstrative, j'ai adoré Patience d'ange, non que le dénouement me surprenne, mais sans doute tout au contraire parce qu'il saute aux yeux très vite.

    J'en citerais volontiers un passage:

    "Angoisse, dites-vous? Contentez-vous d'une bonne inquiétude, l'angoisse n'est pas dans vos moyens, priez pour en être épargné. Dévasté pour une peine de cœur? Prétentieux que vous êtes, s'il en était des douleurs morales comme des physiques on vous traiterait de douillet, de poltron. Et faut-il être lâche pour oser mettre en avant la fatalité afin de se dédouaner de ses échecs! Méfiez-vous, la malédiction ne se fait connaître que si on la convoque. Celui qui porte sa croix comme on porte un sac de plage mérite un jour de traverser une véritable épreuve. Impossible aujourd'hui de ressentir du vague à l'âme sans s'en remettre à l'inévitable dépression et à ses menaces de thérapie. Chagrin, tristesse, de si jolis mots pour de si délicats tourments, qu'êtes-vous devenus...?"

     


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    Le Pont des Assassins, d'Arturo Perez-Reverte

     

    Septième aventure du capitaine Alatriste (la précédente m'avait paru singulièrement poussive...).

    Il est évident que l'auteur puise aux mêmes sources (Contreras et d'autres que j'ignore) que Petru Dumitriu pour son Homme aux yeux gris, si même il ne s'inspire pas de ce dernier (l'histoire de la courtisane violée en représailles...). Il prend moins de libertés avec l'histoire, alignant soigneusement les dates et divers repères historiques, il situe son roman un peu plus tard (XVIIème siècle plutôt que fin du XVIème, encore que...); il se montre plus soucieux de réalisme que de romanesque et - parfois avec un peu trop de transparence - fustige le présent sous couleur du passé.

    Reste que cet épisode se lit avec plaisir, malgré une certaine lenteur caractéristique de la série et un goût manifeste pour la pédagogie.

     


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