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Une si belle école, de Christian Signol
Autre roman édifiant. J'avais bien aimé les Bonheurs d'enfance du même auteur, mais j'avoue qu'ici les bonnes intentions me semblent pesantes: expliquer l'évolution de l'enseignement, montrer le dévouement des chers instits, les cas difficiles qu'ils affrontent, sans oublier la guerre d'Algérie, les poésies de notre enfance, les maires et les curés...
C'est sûrement œuvre pie et lecture agréable pour les chaumières - mais encore une fois: et la littérature?
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Elle s'appelait Sarah, de Tatiana de Rosnay
Lu pour avoir vu le film à la télévision, et regardé celui-ci à cause de Kristin Scott-Thomas.
Première observation: le changement du titre, comme si La clé de Sarah n'était pas un beau titre à double sens; je n'y vois qu'un cause: la recherche du mélo qui attire la foule, cet imparfait, ce prénom annonçant évidemment un drame.
Première impression sur le style: il est mou - c'est l'adjectif qui me vient! C'est-à-dire qu'il n'existe pas. C'est écrit comme une sitcom, simple, plat, redondant.
Évidemment l'histoire est des plus émouvantes, et l'intention pédagogique des plus louables.
Mais on en revient toujours à ce constat: les bons sentiments ne font pas la littérature.
Et, à mon avis, les histoires de cœur de Julia sont ici de trop.
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OLIVIERS TOSCANS
Sans doute un jour, nul ne devinera plus ce que l'homme avait imposé d'intelligence aux formes de la terre en dressant les pierres de Florence dans le grand balancement des oliviers toscans.
A. MALRAUX
I
On a fermé la haute porte noire
Que nous passions quand nous avions vingt ans,
Et, de nous tous, lequel encore entend
Votre voix retentir dans sa mémoire?
Vous nous disiez les ombres de l'Histoire
Plus que ses feux; dans un ciel insultant
De soleil et d'azur, le vent d'autan
Vient d'effacer l'écume provisoire
Du seul tombeau que vous ayez voulu.
Mais à tous ceux dont le cœur fut trop prompt
A ne pas voir qu'ils ne vous verraient plus,
Refusez-vous le réconfort de croire
Que vous les attendrez, quand s'ouvriront
À leurs yeux clos les grandes portes noires?
II
Vous nous lisiez Sartre, Camus, Malraux,
Parfois Beauvoir, plus joyeux que perplexe
Quand vous butiez, dans "Le Deuxième sexe",
Sur quelque page à ne pas lire haut:
C'était jour d'euphorie; sur le bureau,
Les livres s'entassaient, que, d'un index
Moqueur, vous sommiez d'accents circonflexes,
Jubilant comme un clown qui en fait trop.
Jamais vous n'avez lu de poésie;
J'en écrivais, secrète fantaisie
Dont votre rire interdisait l'aveu:
Dussiez-vous rire encore y prenant place,
Vous voici dans ces vers, et que la trace
De votre rire y pose un trait de feu!
III
Je me souviens d'un baraquement triste:
Lorsque montait sournoisement la nuit,
Vous y parliez de Créon et d'Egisthe
Et du courage amer qui les conduit,
Et vous lisiez pour nous, mine narquoise,
Œil à l'affût, tant soit peu carnassier,
Prêt à rire, comme un vainqueur pavoise,
Si nos regards tissaient des fils d'acier.
Vous prétendez ne plus être que cendres,
Mais puisse l'ombre où vous croyez descendre
Voir du silence éclater le carcan,
Et puisse autour de vous vibrer encore,
Splendeur qu'un soir votre voix fit éclore,
Le bercement des oliviers toscans !
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