• UN BRIN DE FANTAISIE

     

    FIGURE IMPOSÉE                                         

     

    Tu prétends donc, ma belle, en ta douce démence,

    Que sur ces douze mots je rime un au revoir ?

    De ma muse tu sais que le zèle est immense,

    Mais où diable veux-tu qu’elle case un lavoir ?

     

    Le bitume a pour toi plus d’attraits que la terre,

    Au bois tu ne dors pas, tu ne vas pas aux champs,

    Et, dédaignant le spleen et son ver solitaire,

    Tes émois sont plutôt torrides que touchants :

     

    Que sur ta peau ma plume étale un goût d’aurore,

    Qu’à tes pas elle attache un sillage embaumé,

    Je craindrais qu’un éclat de ton rire sonore

    Demande compte au Ciel de m’avoir tant aimé !

     

    FIGURE  LIBRE  

                                    

     Un jour, surpris d’avoir aimé

    Vos doux yeux jusqu’à la démence

    Et couvé d’un désir immense

    Votre bouche au souffle embaumé,

     

    À l’heure joyeuse où l’aurore

    Mire ses feux dans le lavoir,

    Où la nuit, sans un au revoir,

    Décampe du sentier sonore,

     

    Revenu de vos airs touchants,

    Les pieds à peine frôlant terre,

    J’aurai, pimpant et solitaire,

    Enfin repris la clef des champs !

      

      

     


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