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TERZA RIMA, VERSION GRAVE
L’OURAGAN
Ce vent qui vient du fond de l’horizon,
Gonflé de pleurs et couronné d’orage,
L’entendons-nous gronder sur la maison ?
Nous qui veillons, reclus, l’œil à l’ouvrage,
Et nous, dormeurs assurés d’avenir,
Entendons-nous l’augure du naufrage ?
Dans nos tiédeurs, entendons-nous hennir
Et se cabrer sur l’arête des tuiles
Les chevaux que nul frein ne peut tenir ?
Dans le donjon de nos rêves dociles,
Entendons-nous ramper au pied du mur
Les élans convulsifs des noirs reptiles ?
Tendres humains terrés dans l’antre sûr
Aveuglément tissé d’œuvre ou de songe,
Oublions-nous combien loin de l’azur
Conduit ce flux que notre souffle allonge ?
Tags : naufrage, azur
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