• Une colonne de feu, de Ken Follett

    et

    Requiem, de François-Henri Soulié 

    Ma préférence va indubitablement au second.

    Tous deux savent distiller leurs épisodes comme ceux des séries télévisées, c'est-à-dire de façon à maintenir en suspens la curiosité en entrelaçant les péripéties survenues aux différents personnages.

    Mais le premier fait bien trop dépendre l'Histoire de l'intervention de quelques individus obscurs qui parviendraient à manipuler les ressorts, en réalité beaucoup plus complexes, des événements. Il succombe ainsi à la tentation - si répandue - de réduire le cours du monde au combat manichéen du bon contre le méchant, ici Ned Willard et Pierre Aumonde "de Guise". Ce qui ne l'empêche pas d'être une lecture divertissante.

    Le second est plus subtil et plus poétique (un peu trop ostensiblement dans les descriptions quelquefois - mais quelle jolie fin de chapitre que cet alexandrin: "... et le couchant, sur eux, pose son drap de pourpre"!). On peut lui savoir gré aussi de n'employer qu'avec discrétion quelques archaïsmes (ce "piéça" que je n'aime pas beaucoup) et d'avoir trouvé une écriture belle et vive, qui ne laisse ni traîner l'action ni s'effacer le pittoresque.

     


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    Hamnet, de Maggie O'Farrell

    Inventer la vie de personnages ayant réellement vécu dans un passé lointain m'a toujours paru une étrange entreprise. Il s'agit ici du fils et de la femme de Shakespeare, sur lesquels on sait peu de choses - sinon qu’elle était sensiblement plus âgée que son mari et que leur seul garçon est mort à onze ans.

    Maggie O'Farrell attribue à Anne ou Agnes Hathaway des dons et une personnalité très singuliers, devant lesquels on peut rester réticent; ce qui touche davantage en elle, ce sont ses relations avec son entourage et les expériences les plus ordinaires de sa vie, mariage, naissances, deuils... La scène finale est belle, lorsque la mère, au bout d'une folle chevauchée, comprend soudain que son dramaturge de mari lui a rendu leur fils dans sa tragédie d'Hamlet.

    La mort du fils, elle, doit un peu trop au goût du fantastique. Pourquoi la peste ne frapperait-elle, dans tout Stratford, qu'un seul être? Et quel intérêt à imaginer qu'Hamnet se substitue comme par magie à sa jumelle Judith?

    "Densité" (Christine Ferniot): oui.

    "Beauté folle" (Olivia de Lamberterie): non.

     


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  • Il en circule d'innombrables, évidemment, et la mode en fait des scies.

    Que n'a-t-on posé sur cette pauvre "table", qui depuis longtemps aurait dû s'effondrer!

    "Faire son deuil" évite de comprendre la réalité de la souffrance...d'autrui.

    Quant à "tourner la page", voici une citation qui me semble lui régler son compte:"Tourner la page, le concept, c'est pour les idiots, toute personne sensée sait que la douleur est un projet à long terme." (Max Porter)


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         L’Atelier Imaginaire jouit depuis quatre décennies d’une renommée liée à celle des talents nouveaux qu’il a révélés au terme d’un processus original inversant le circuit traditionnel de l’édition. Il la doit aussi à la qualité des nombreux écrivains et artistes impliqués dans une « aventure » conciliant la permanence du livre et la fugacité du spectacle vivant, les charmes de la lecture et de l’écriture à ceux du royaume fabuleux de l’éphémère.

         Son engagement s’inscrit dans le courant d’un mouvement millénaire, à la jeunesse sans cesse renouvelée, qui s’emploie à enchanter la vie, à promouvoir les forces émancipatrices de l’art, de la culture et de l’éducation et, dans une enceinte sans frontières, à allumer des fontaines ardentes sous le signe d’Orphée et de Prométhée.

         Cette « aventure », qui fait de l’action la « sœur du rêve », est avant tout un hommage vibrant rendu à la littérature.

    Guy Rouquet

     

    Helene ARNTZEN - Françoise BARRET - Morane BENSOUSSAN - Marie-José BERTAUX Stéphen BERTRAND – Sophie BESANÇON - Marie-Laure BOUILLON - Éric BROGNIET Georges-Olivier CHÂTEUREYNAUD - Jean-Luc DEBATTICE – Paule D’HÉRIA Annick DEMOUZON – Charles DOBZYNSKI - Tom DUFOUR - Claude FROCHAUX   Roland FUENTÈS - Guy GOFFETTE - Hubert HADDAD -   Isabelle IRÈNE - Elodie KEIFLIN Christiane KELLER - Élisa LACOMBLEZ - Clémence LAMBOLEZ – François LAZARO Martine LE COZ - Ismael LEDESMA - Camille LÉ - Rémi LEROY - Eloïse MAAS HARTHEISER - Philippe MAC LEOD – Frédérique MARTIN – Véronique MAUGIS   Carole MEUDIC Christian MONCELET - Sarah MONTEGUT - Nadia MONTEL   Claude MOURTHÉ - Grégoire NIANGO - Faustine NOGUÈS - Jean ORIZET – Paola PIGANI Françoise PONCET - Ollivier POURRIOL - Vicente PRADAL - Dominique PRUNIER   Luis RIGOU - Marie ROUANET – Benoît ROULLAND – Dominique SAMPIERO Alban SIMON - Jacques TORNAY - Nicole et Jean-Charles VASQUEZ - Philippe VEYRUNES

     

    Photographie de couverture: Jean-Marc Godès

     

     

     (Paru en octobre 2018. D'autres détails ici. )

     

     

     

     

     

     

     


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  • Jouons encore les grammairiens grincheux!

    J'ai entendu ce matin sur France Info parler de ces "types qui shortqueutent tous les process", cela dans la bouche d'une personne ayant a priori reçu une instruction plus qu'élémentaire, et qui pourrait donc savoir dire simplement: "court-circuiter  les procédures", ce qui n'est pas plus long que son charabia anglicisant...

    Les mots en sèchent sous ma plume.

     


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