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TERZA RIMA, VERSION LÉGÈRE
QUADRILLE
Au bal du quatorze juillet,
Augustin enlaça la blonde
Dont le rire l’émerveillait ;
À presser sa taille gironde,
Le cœur lui battant jusqu’aux doigts,
Il se sentait le roi du monde !
L’extase dura bien trois mois ;
Puis, un tendre matin d’automne,
Comme il trottait, morose, au Bois,
Voici que son regard s’étonne
Devant la rousse au teint de lait,
Qu’un bandeau de laine couronne ;
« Mademoiselle, s’il vous plaît »,
Hoqueta-t-il à court d’haleine
Tant la rencontre le troublait,
« Permettez que je vous apprenne
Un autre pas, plus doux, plus lent,
Plus digne de votre air de reine ! »
La belle complut au galant,
Mais cent tours d’amoureux manège
Rattiédissent le plus brûlant…
Il rêva d’espace et de neige :
Une brune en skis le charma
Sans gros débours de sortilège ;
Brisant le blanc panorama,
L’or de sa peau, pour le fantasque,
Eut des attraits de Panama
- Jusqu’en mars, où quelque bourrasque
Lui souffla que d’humble châtain
Le trésor sagement se masque ;
Et revoilà notre Augustin
À danser autour d’une jupe
Où niche, croit-il, son destin :
Douce chimère, aimable dupe !
Tags : blonde, rousse, brune, châtain
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